Perte de cheveux assumée ou dissimulée ?

La perte de cheveux est un phénomène qui se produit normalement de façon régulière, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. En effet, chaque jour, 30 à 150 cheveux en moyenne tombent et sont renouvelés de façon cyclique, indépendamment les uns des autres. Mais en dehors de ce renouvellement naturel, certaines situations peuvent induire une perte de cheveux plus importante, et ce, de façon souvent irréversible (traumatismes, et certaines affections dermatologiques ou systémiques). Bien que certaines personnes semblent bien s’en accommoder, l’alopécie (dégarnissement) reste souvent difficile à pleinement assumer. Les affres esthétiques s’accompagnent dans la majorité des cas de répercussions psychologiques conscientes ou inconscientes. Heureusement, il existe actuellement des possibilités efficaces pour pallier la chute de cheveux.

Pourquoi la perte de cheveux n’est-elle pas toujours assumée ?

Quelle qu’en soit la cause, la perte de cheveux est difficile à assumer, d’abord en raison du préjudice esthétique dont elle est responsable. Il est désormais admis que la chevelure participe pleinement au look et au charme individuels, tant chez les hommes que chez les femmes. De fait, la perte de cheveux est considérée par les deux sexes comme une véritable atteinte à l’intégrité physique. Elle constitue une expérience généralement mal vécue, voire traumatisante, responsable d’anxiété, de perte de confiance en soi et d’estime de soi, de dépression. 

Si les solutions existantes sont désormais efficaces, il y a encore peu ces dernières étaient inconstantes, insuffisantes, avec pour corollaire des effets indésirables gênants. Cependant, force est de constater que la donne change ces dernières années, avec l’avènement de solutions de plus en plus efficaces pour remédier à l’alopécie. 

Mieux vivre avec sa calvitie…

Dès lors qu’elle survient, la perte de cheveux ne donne pas trop le choix : soit on la dissimule, soit on l’assume et on apprend à vivre avec. Dans le second cas de figure, le rasage intégral de la tête est l’une des solutions les plus adoptées chez les hommes. 

Une étude (1) réalisée à l’Université de Pennsylvanie (USA) s’y est d’ailleurs intéressée, ainsi qu’à la perception des hommes chauves par la société. La conclusion ? Tandis que les hommes avec une chevelure incomplète ou raréfiée paraissaient maladifs et offraient une image dégradée, les hommes totalement rasés paraissaient plutôt dominants, forts, imposants et même plus beaux. 

Selon l’auteur, le faciès de l’homme chauve serait en effet associé à des images d’athlètes professionnels, de soldats, stars de cinéma et autres artistes viriles (Vin Diesel, Dwayne Johnson, ou encore  Booba, pour ne citer que ceux-là). Ainsi, pour les hommes qui assument leur alopécie, se raser complètement le crâne améliorerait la perception sociale de leur calvitie. 

Cela dit, il est généralement hors de question pour les femmes d’adopter une telle solution. Et même du côté de la gent masculine, tout le monde ne dispose pas d’un crâne aussi harmonieux que Bruce Willis.

Heureusement, diverses alternatives thérapeutiques efficaces permettent aujourd’hui de pallier la perte de cheveux, et sont de plus en plus envisagées.

Comment remédier à la perte de cheveux ?

Des traitements médicamenteux pour dissimuler sa perte de cheveux

Au lieu d’avoir à assumer sa perte de cheveux, la science permet dorénavant d’y remédier, notamment par des traitements médicamenteux. Les cheveux ayant notamment besoin d’acides aminés soufrés et de vitamines (B5, B6 et PP) pour leur croissance naturelle, des compléments alimentaires comportant ces micronutriments sont souvent prescrits.

Un traitement local incluant du Minoxidil peut y être associé. Cette molécule agit en dilatant les vaisseaux nourriciers des cheveux, favorisant ainsi l’afflux de nutriments et par ricochet une optimisation de la croissance des cheveux. Il faut cependant noter que cette molécule n’est pas efficace à 100%, et que les bénéfices disparaissent à l’arrêt du traitement. 

Autre possibilité de traitement médicamenteux, le finastéride, réservé exclusivement aux hommes. Il empêche la fixation d’un dérivé de la testostérone (hormone responsable du recul de la ligne d’implantation des cheveux chez près de 90 % des hommes) sur les cheveux. Le finastéride stabilise ainsi l’alopécie  et une repousse est observée chez 40% des hommes, après deux ans de traitement en moyenne. Mais comme toute autre molécule, il n’est pas sans effets indésirables : une baisse de la libido et une dysfonction érectile sont à craindre, entre autres. 

L’absence de résultats immédiats et surtout durables, ainsi que l’éventualité des effets indésirables obligent de plus en plus de personnes à se tourner vers la greffe de cheveux, bien plus efficace.

La greffe de cheveux, une révolution dans la prise en charge de la perte de cheveux

Pratiquée depuis 1930, la greffe de cheveux est devenue plus accessible aux personnes souhaitant dissimuler leur alopécie ou calvitie. Au fil des années, les techniques de réalisation se sont diversifiées et démocratisées. Les principales variantes de la greffe de cheveux sont la technique d’extraction d’unités folliculaires ou Follicular Unit Extraction (FUE), l’implantation directe des cheveux ou Direct Hair Implantation (DHI), ainsi que la DHI Sapphire (Direct Hair Implantation Sapphire).

La FUE consiste à extraire les cheveux un par un d’une zone dite « donneuse » (encore bien garnie) du cuir chevelu. Les follicules extraits sont ensuite réimplantés individuellement dans une autre zone dite « receveuse », qui regroupe les parties du cuir chevelu concernées par la perte de cheveux. Dérivée de la FUE, la DHI combine la méthode d’extraction d’unités folliculaires précédemment décrite, à l’utilisation d’un stylo pour l’implantation des follicules dans la zone dégarnie. Le stylo augmente la précision et assure une plus grande efficacité dans la manipulation des greffons.

Évolution de la DHI, la DHI Sapphire consiste quant à elle à se servir d’une lame en Sapphire plutôt qu’en métal pour le prélèvement des follicules dans la zone donneuse, dans un premier temps. Puis, dans un second temps, elle implique de fines incisions dans la zone receveuse avant d’y déposer les greffons prélevés, à l’aide d’un stylo ultra fin. 

La DHI Sapphire permet ainsi d’avoir un résultat nettement plus précis et de réduire de façon considérable le temps de convalescence. Elle optimise le taux de survie des greffons, et garantit un résultat quasi immédiat, durable et réaliste, ce d’autant plus que cette méthode permet de respecter le sens des cheveux pour obtenir un effet plus naturel. Ce sont autant d’avantages qui font de cette technique le meilleur choix thérapeutique face à une perte de cheveux, quelle qu’en soit la cause.

D’intéressantes perspectives pour le futur

Avec les progrès scientifiques, d’autres solutions innovantes pourraient élargir la palette des traitements existants contre la perte de cheveux. D’autres pistes comme celle des prostaglandines sont notamment envisagées. Des scientifiques américains auraient en effet identifié un type de prostaglandine se trouvant à des niveaux élevés dans les cellules des follicules pileux des zones dégarnies du cuir chevelu. 

Des souris soumises à des niveaux élevés de cette prostaglandine auraient perdu la très grande majorité de leurs poils, et des cheveux humains transplantés auraient aussi cessé de croître après l’administration de ce type de prostaglandine. Les prostaglandines pourraient donc également contrôler la vitesse de croissance des cheveux, en plus de leurs multiples autres fonctions dans l’organisme. Cela constituerait absolument un champ prometteur d’enquête dans le traitement de l’alopécie et le soulagement des hommes et femmes qui en souffrent et veulent la dissimuler !

Source : Shorn Scalps and Perceptions of Male Dominance / Autheur Albert E. Mannes /  DOI : 10.1177/1948550612449490