L’arrêt de mort des parabènes !

Annonce incompréhensible mardi, à la surprise générale, l’Assemblée Nationale a adopté une proposition de loi du Nouveau Centre interdisant «la fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabènes ou des alkylphénols», et ce malgré l’opposition du gouvernement et du parti majoritaire.

Cette proposition de loi française avait déjà été rejetée lors de son examen par la Commission des Affaires Sociales,  le sujet « mis au placard » pour quelques temps du moins…. d’où l’effet de bombe par cette nouvelle !

Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait proposé mi-avril d’attendre le résultat d’expertises avant de soumettre la proposition de loi qu’il trouvait alors  « prématurée ».  Dans le même sens, un avis du CSSC (Comité d’Experts Européen) préconisait de revoir à la baisse les concentrations maximales autorisées pour certains cosmétiques, donc une souplesse pas une interdiction.

Faut-il rappeler les risques liés aux mesures prises aussi rapidement d’autant que l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail) travaille actuellement sur 50 perturbateurs endocriniens et leur avis est attendu dans quelques mois seulement….  Alors pourquoi cette précipitation alors que certains conservateurs sont utilisés de plus de 50 ans… Manœuvre électorale  ?

Voici un petit B A-BA pour mieux comprendre les conservateurs visés par cette proposition de loi :

PHTALATES :

Il est intéressant de constater que les phtalates sont des substances utilisées pour ramollir les plastiques* qui se trouvent… dans les eaux de surface ou la pluie, les sols, les poussières, mais aussi dans l’air de vos maisons !
*Présents dans de nombreux appareils médicaux cathéters, poches de sang ou tubes d’hémodialyse, mais aussi pièces de voitures, papiers peints lavables, jouets, shampooings et parfums… donc dans des tonnes de produits !


AL-KYLPHENOLS
:

Mes alkylphénols, agents actifs sont présents dans les détergents, désinfectants industriels ménagers ou médicaux.


PARABENES (ou Parabens
)

Ils en existent plusieurs et sont utilisés partout ! Dans nos aliments, nos boissons, nos cosmétiques et même nos produits pharmaceutiques depuis plus de 50 ans maintenant… Ils existent à l’état naturel dans les fruits et légumes que l’on déguste pourtant  (mûre, vanille, fraise, oignon, carotte…).
Le Paraben est reconnu comme étant un excellent conservateur antimicrobien, c’est à dire qu’il empêche la croissance des microbes, des bactéries et des champignons dans les produits.

Les conservateurs font l’objet d’autorisation d’une mise sur le marché au niveau européen, ils sont repris sur les étiquettes des produits.

Une étude très médiatisée,  menée en 2004 par le Dr DARBRE,  faisait le lien entre paraben et cancer du sein (effets possibles sur notre organisme comme perturbateurs du système endocrinien). Une étude qui depuis, a été remise en cause mais a largement lancé la controverse et depuis rien n’est démontré !

On le constate, adopter une proposition de loi en l’état, outre le fait de provoquer de grandes difficultés économiques dans le secteur industriel des plastiques, détergents, mais aussi des cosmétiques, parfums et autres activités alimentaires ou médicamenteuses, amène à se poser la question suivante :  plutôt que d’interdire des familles de substances ne faut-il pas cibler les composés les plus dangereux.

Alors, le SANS-PARABENS est-ce vraiment un lobby et argument marketing ?
Car enfin, les conservateurs sont nécessaires en cosmétique comme dans les autres produits car ils limitent les risques de contaminations bactériennes qui peuvent être dangereuses (elles ne se voient pas toujours à l’œil nu). Sans conservateurs les produits deviennent rapidement inefficaces, voire mauvais pour notre corps ou notre peau.

Faut-il choisir nos produits en se posant la question :  parabènes ou bactéries ou…. un autre conservateur qui viendra remplacer les parabènes et sera probablement tout autant décrié dans quelques années !

Le texte de loi voté en première lecture le 4 mai 2011 doit l’être aussi par le Sénat. Le gouvernement, opposé à son adoption pourrait faire pression sur ses députés et sénateurs pour qu’il reviennent sur leur vote. Et, si enfin le texte est entériné et bien, il faudra passer par la case Europe…

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